mardi 11 août 2009

Un nouvel objectif pour les banques centrales

Le message précédent a donc mis à jour un problème majeur du crédit bancaire : le crédit est plus orienté vers la spéculation sur les actifs que vers le financement de la production, des investissements des entreprises. C'est donc une véritable gageure avec la stratégie de taux d'intérêt que de maîtriser le volume de crédit pour éviter de donner lieu à une spéculation sur les actifs grâce à l'endettement, tout en maintenant un volume de crédit suffisant aux entreprises productives. En effet, comme le crédit se dirige spontanément et principalement vers ce qui est le plus rémunérateur, il ira toujours vers la spéculation, où le gain est d'autant plus rapide qu'il est élevé (même si ce n'est pas dans la durée), plutôt que vers la production.

Nous revenons là au défaut principal de la stratégie de variation du taux d'intérêt. Si la variation du taux d'intérêt n'a que peu d'impact sur les cycles économiques réels (donc hormis les prix des actifs, par exemple immobilier ou bourse), que cela ne sert qu'à accompagner la croissance ou reproduire les effets financiers de l'inflation, alors la variation du taux d'intérêt et donc du volume de crédit doit servir exclusivement à contenir les prix des actifs. Nous avons là une redéfinition intéressante des objectifs de la banque centrale : elle ne doit pas tenir compte de la croissance de la production ou de sa récession, qui sont largement indépendantes de sa stratégie, mais au contraire se focaliser sur les prix des actifs (et non sur l'inflation de la production par rapport à la monnaie, une classe d'actifs parmi d'autres). Elle doit donc avoir pour objectif de maîtriser le volume de crédit pour éviter que le prix d'une classe d'actifs devienne trop élevée par rapport à la normale. Mais il reste à définir ce qu'est "la normale", ce qui passe par une définition de la richesse.

A bientôt,

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