jeudi 29 mars 2012

Quand tout va bien, jusque là

De façon très intéressante, tout semble aller bien en Europe pour le moment. Ou comme le dit le proverbe, "jusqu'ici tout va bien...". Avec la BCE remettant le couvert pour plus de 500 milliards d'euros donnés aux banques (plus de 1000 milliards au total), il est vrai qu'il n'y a pas trop de quoi s'inquiéter. Mais, à bien y réfléchir, peut-être qu'il est vraiment temps de s'inquiéter : L'euro reste désespérément haut (supérieur à 1,3 $), l'Espagne reste désespérément au chômage et sur la corde raide au niveau bancaire, l'Italie fait des reproches au lieu de s'occuper de sa croissance, la France ne fait rien (en fait si, elle élit son président), même la Hollande entre en récession, et l'Irlande y est. Ajoutons à cela une bulle immobilière encore non résorbée dans les pays latins, et cerise sur le gateau, la Grèce qui continue l'hémorragie sans pouvoir y changer grand-chose, avec 130 milliards de plus de l'Europe et 100 milliards effacés de sa dette. Résultat de ces événements économiques désastreux : le taux d'épargne français est au plus haut, 16,8 %. L'épargne de précaution n'est pas un vain concept économique. Prenons le positivement : plus de ressources pour financer les dettes de l'Etat français, plutôt que négativement : la consommation intérieure flanche. D'un côté, puisque le problème de la France est un problème d'offre selon certains, ce n'est pas très gênant, cela fait juste moins d'importations... De l'autre, par contre, avec une telle épargne, qui n'est pas qu'une spécificité française malheureusement, la reprise économique risque de tarder à se faire sentir, si la consommation n'est pas là. La surépargne demeure donc encore et toujours, avec pour solution simple : l'inflation, venue d'une baisse de l'euro et d'une hausse des matières premières qui permettrait un rééquilibrage de la balance la plus fondamentale de l'économie, le rapport consommation/épargne (qui devrait être lié à la croissance du PIB à long terme et être donc un objectif majeur de politique macro-économique...).