samedi 1 décembre 2012

Et ça continue, encore et encore

Après de longs mois de silence, puisque rien ne changeait vraiment dans cette actualité économique mondiale, il est temps de se réintéresser un peu à notre sujet, car quelques évolutions ont eu lieu : 1. Barack Obama a été réélu, ce qui donne aux Etats-Unis une chance de continuer à redresser la barre en rééquilibrant légèrement les inégalités de revenus et donc en diminuant la surépargne qui en découle. Les USA vont s'en sortir, mais difficilement, et en continuant encore quelques années à faire tourner la planche à billets. En soi, c'est une bonne chose, il y aura bien un peu d'inflation à en retirer un de ces jours. 2. La Chine a changé d'équipe dirigeante. Pas sûr que ça change grand chose, mais peut-être auront-ils la brillante idée de réévaluer leur monnaie, car accumuler du papier américain et européen qui ne vaut rien, on a connu mieux comme investissement. D'où leur stratégie d'acquisition d'actifs productifs dans le monde entier pour recycler ce papier peu sûr. Dans tous les cas, si réévaluation il y a, ce sera lentement pour ne pas tuer l'avantage compétitif de leur main d’œuvre trop rapidement, et ne changera donc pas fondamentalement le problème. 3. La France a perdu son AAA chez Moody's. Ce n'est pas très intéressant au final, mais confirme la tendance lourde en cours en Europe : les dettes s'accumulent, la récession s'installe et l'euro reste élevé à cause de l'épargne sans risque que recherchent les banques et autres institutionnels. Bref, cela va mal, la solution serait évidemment une bonne dévaluation de l'euro pour relancer la zone Euro, mais les allemands ne voudront jamais, et préfèrent encore être taxés régulièrement pour rembourser les dettes des autres pays (ils changeront peut-être d'avis un jour et sortiront de l'euro...). Puisque tout continue sur la voie du krach, attendons encore quelques mois pour faire un petit point d'étape... A bientôt,

mercredi 18 juillet 2012

Sauvons le soldat Euro : les solutions

Bon... Puisque l'euro continue à poser problème, voici les quelques solutions, simples, pour sauver ce soldat abandonné au combat. La plus simple, mais la moins faisable, serait de sortir l'Allemagne de l'euro, afin de dévaluer l'euro proprement une bonne fois. Mais puisque cette solution reviendrait à transformer l'euro en monnaie latine, et donc à l'abandonner, il ne reste que 2 solutions : 1. transférer des revenus des pays en bonne santé (l'Allemagne), aux pays en mauvaise santé (grosso modo, les autres), par la fiscalité. L'intégration fédérale se résumerait donc à ça, des transferts fiscaux des régions européennes les plus riches vers les moins riches, pour rééquilibrer les richesses au nom de la solidarité et surtout réinvestir dans les régions qui en ont besoin. Mais l'Allemagne n'acceptera jamais. 2. toujours transférer des revenus des pays en bonne santé (l'Allemagne), aux pays en mauvaise santé (grosso modo, les autres), par des droits de douane. Le résultat serait similaire à une dévaluation des économies latines par rapport à l'Allemagne (puisque les produits allemands seraient plus chers), et permettrait aux pays latins de se relancer. L'Allemagne n'accepterait jamais, mais on ne lui demanderait pas son avis. Expliquons maintenant rapidement pourquoi il ne peut y avoir que ces deux solutions. L'Allemagne a proposé une solution sacrificielle, le rétablissement de la compétitivité par la compression des coûts salariaux, ce qui se traduira par une récession majeure dans tous les pays qui s'y plieront, sans jamais arriver à sortir la tête de l'eau... N'oublions pas que l'Allemagne, qui se targue d'avoir réalisé ce chemin dans les années 2000, a en fait subi une dévaluation déguisée : celle du passage à l'euro. Dans la zone euro, l'apparition de la monnaie européenne a été une bénédiction pour l'Allemagne, dont les efforts salariaux n'auraient jamais permis le rétablissement de la compétitivité, avec une fluctuation des monnaies européennes qui aurait annihilé ces efforts. Le soldat Euro a en réalité sauvé l'Allemagne dans les années 2000... et continue à le faire aujourd'hui. La baisse de l'euro face aux autres monnaies règle seulement une petite partie, extérieure, mais comme celle-ci profite à l'Allemagne, le déficit de compétitivité intra-euro ne peut se résorber par les fluctuations monétaires. Reste donc seulement le transfert de revenus entre pays de la zone euro. Ou bien une inflation qui entraînera tous les pays dans le rétablissement compétitif par le rééquilibrage entre épargne et consommation, tout en effaçant des dettes antérieures. Cependant, sans politique monétaire et budgétaire très agressive, ceci n'arrivera pas... Bref, un peu de protectionnisme dans la zone euro serait une solution très salutaire, une forme de fédéralisme européen pour sauver le soldat euro...

lundi 18 juin 2012

L'Espagne et la Grèce : le tango

Après presque 3 mois de pause, pour cause de lassitude sur des événements toujours aussi répétitifs, un petit résumé semblait de mise, surtout après les élections grecques du 17 juin dernier. Cela devrait aller vite : la Grèce s'enfonce mais reste dans l'euro, l'Espagne s'enfonce et fait trembler les autres pays, à cause de la vitesse d'évolution de ses taux d'intérêts (7% de taux d'intérêt). La BCE devrait intervenir pour soutenir l'Espagne bientôt, après que l'UE ait accepté de sauver le système bancaire espagnol il y a à peine quelques semaines. Pendant ce temps, l'euro descend, et l'idée d'une sortie de la crise par l'inflation progresse. La planche à billets n'aurait même pas besoin de fonctionner à plein régime, puisqu'un bon rééquilibrage de l'euro (environ 1$ pour 1€) aiderait déjà largement la zone euro à rembourser ses dettes, pour autant que l'on accepte les augmentations de salaire qui permettent de suivre l'inflation, et de la soutenir...