dimanche 28 juin 2009

Actualités : la BCE

La BCE a réalisé cette semaine une opération rare : fournir de l'argent presque gratuitement aux banques, pour la modique somme de 442 milliards d'euros. Au jour de l'émission de ce montant démesuré, l'Euribor 1 an se trouvait en effet à 1,57 %, et le taux d'intérêt demandé par la BCE sur 1 an, à 1 %.

Pourquoi donc la BCE a-t-elle fait ça ? La raison évoquée est de ramener des liquidités sur le marché, de remettre les banques au travail, en leur faisant des conditions de prêt plus qu'intéressantes. La raison réelle serait-elle une crainte de déflation liée à la crise économique, qui fait prendre à la BCE le contrepied de son habituelle intransigeance envers l'inflation ? Ou bien un coup de main économique aux Etats de l'UE, lourdement déficitaires, qui vont devoir lever des montants colossaux durant l'année 2009 et 2010 et ne peuvent se permettre des difficultés de financement et des taux trop élevés ?

Peut-être un peu des 2, mais l'aide au financement des déficits publics semble peser lourdement dans la balance, puisque le danger systémique existe (banqueroute, hyperinflation, etc), issu de difficultés de financement de la dette publique dans la zone UE. Avec des déficits publics largement supérieurs à 5 % du PIB en 2009 et 2010, la dégradation de notation de la dette publique devient de plus en plus probable, accélérant la survenue du krach qui nous intéresse ici. Si même les actions de la BCE accréditent l'existence d'un risque de krach, alors il est temps de s'inquiéter. A bientôt...

dimanche 21 juin 2009

Introduction (suite)

Expliquons un peu plus la crise récente des subprimes, car elle est le précurseur du krach économique qui va suivre.

Deux conceptions de la croissance par l'endettement se sont opposées dans les années passées. La première, basée sur l'Etat, est la conception latine, où les déficits publics récurrents permettaient, sous couvert de keynésianisme soit-disant conjoncturel mais en fait structurel, de créer la base d'une croissance de la consommation entraînant une croissance du PIB. L'Etat dépensait toujours plus pour permettre, par sa politique de redistribution et de maintien d'un quota élevé de fonctionnaires, la consommation nécessaire à la croissance de l'économie.

La deuxième conception, anglo-saxonne, s'est, elle, concentrée sur les individus, par le refus politique d'un Etat trop fort et étendu. Au lieu de se baser sur l'endettement public, il a donc été fait appel à l'endettement privé. Avantage de la solution : une dette répartie entre des millions d'acteurs privés, basée sur leur richesse actuelle ou future, que le marché devait correctement évaluer et donc contrôler. Inutile de dire que les dérapages publics constants des pays latins entraînaient la réprobation et le courroux de ceux qui avaient des budgets sains, les pays anglo-saxons.

Malheureusement, le marché n'étant pas un outil parfait, et les individus ayant des capacités d'endettement limitées, même en vendant leur maison, la crise des subprimes est apparue. Sans refaire l'histoire détaillée de cette crise, un seul point doit nous heurter : elle est apparue aux Etats-Unis juste après un relèvement agressif des taux d'intérêts directeurs par la Fed (en 2 ans, de juin 2004 à juin 2006, le taux d'intérêt a été remonté de 1,25 % à 5,25 %). Les dettes ont commencé à devenir difficiles à rembourser, et comme les prix de l'immobilier arrêtaient de monter, un refinancement devenait impossible. La crise des subprimes est alors apparue, et les gouvernements des pays anglo-saxons, pour sauver leur système bancaire, ont transformé l'endettement privé en endettement public (par des plans de soutien à la consommation, de garantie des dettes, d'investissement dans les banques, etc).

Maintenant que l'endettement public a gagné sur l'endettement privé, que les latins ont gagné contre les anglo-saxons, même si ce n'est que provisoirement, il est temps de s'intéresser à la suite, le krach de la dette publique. A bientôt...

samedi 20 juin 2009

Introduction

Ce petit blog est un peu comme une bouteille à la mer, porteuse d'une sombre nouvelle. Un terrible krach économique nous attend, issu des dettes publiques colossales des pays développés.

La crise des subprimes en 2008 n'a finalement été que le tranfert d'une économie basée sur la dette privée, à l'anglo-saxonne, à une économie basée sur la dette publique, à la mode latine. Les latins peuvent être fiers, la culture anglo-saxonne a perdu, les individus ne peuvent pas s'endetter sans fin. Voilà l'enseignement des subprimes. La dette privée a donc été transformée en dette publique dans les pays anglo-saxons. Mais les Etats ne peuvent pas plus supporter une dette toujours croissante. Ils ont bien sûr beaucoup plus de ressources et peuvent plus facilement repousser l'échéance, sans pour autant empêcher un krach inéluctable. Pour éviter ce krach, et les dégâts qu'il causera, la seule solution praticable serait une politique d'inflation modérée (3-5%) sur la décennie à venir, qui s'oppose aux conceptions économiques actuelles de la Fed et de la BCE. Il est vrai que cela s'apparente à un vol déguisé de la part des Etats, mais entre deux maux, il faut bien choisir le moindre.

Puisque je n'ai pas le pouvoir de changer les orientations de la Fed et de la BCE et donc éviter ce krach, le but secondaire de ce blog sera d'expliquer pourquoi la Fed et la BCE ont tort depuis 30 ans, et pourquoi cela a amené les économies des pays développés à s'endetter toujours plus, afin de continuer à croître. A bientôt...