samedi 28 janvier 2012

La hausse du pétrole : une bonne nouvelle

Ce billet un peu prospectif prend le contre-pied de la pensée économique actuelle, et demande une hausse du prix du pétrole salvatrice pour l'économie mondiale, contrairement à ce que l'on peut imaginer...

La hausse du pétrole apporte deux avantages économiques majeurs, qui font militer pour que cette hausse survienne violemment et rapidement.

Le premier avantage est clair, une inflation permettant de sortir de la crise des dettes publiques. Une inflation importée de la hausse du pétrole, et suivie par la hausse des salaires (créant ce qu’on appelle l’inflation de deuxième tour) permettrait de desserrer l’étau de la crise, en remboursant des dettes publiques colossales qui asphyxient les pays développés, sans douleur ni austérité majeure. Le stock de dettes anciennes serait remboursé à une valeur inférieure à son prix de revient d’origine, tandis que la hausse des prélèvements en valeur des Etats permettrait de combler les déficits élevés actuels, pour dégager une marge de manœuvre financière suffisante pour rassurer les investisseurs. Evidemment, les dettes nouvelles se retrouveraient avec un taux d’intérêt plus élevé, pour prendre en compte l’inflation, mais le besoin plus réduit de ces dettes de la part des Etats en meilleure situation compenserait largement cette hausse des taux. Pour finir, l’inflation aurait un effet salutaire sur l’économie en général, puisqu’elle réduirait la situation de surépargne à l’origine de la crise.

Le deuxième avantage est un peu plus élaboré, puisqu’il consiste en une hausse de la production dans les pays développés, par trois mécanismes distincts. Le premier mécanisme est simple, il s’agit d’une relocalisation de la production, pour cause de coûts de transport en très forte hausse. L’écart de salaires entre pays éloignés géographiquement aurait directement moins d’impact à cause du coût de transport des marchandises. Le deuxième mécanisme est celui d’un soutien à la modernisation des infrastructures (réseau électrique, isolation, transports), puisqu’il faudrait économiser l’énergie chère, et donc enclencher une grande vague de production locale et technologique pour le développement durable. Le troisième mécanisme est lié aussi à la hausse du pétrole, avec une hausse des investissements en R&D dans le domaine énergétique, et donc une hausse des emplois qualifiés dans les pays développés pour substituer le pétrole ou l’économiser. La hausse de production induite serait donc un autre atout pour les pays développés, grands importateurs d’énergie fossile.

Deux façons de voir survenir une hausse du pétrole existent, la première et la plus puissante, par la hausse du prix du baril, à cause de la raréfaction des ressources et donc une tension sur la production. Mais la baisse de l’euro est aussi une façon indirecte d’obtenir les avantages économiques énoncés plus haut, de façon moins importante que de la hausse directe du baril de pétrole. Finalement, même si la hausse du pétrole peut pénaliser individuellement, collectivement il s’agirait d’un événement économique très positif. Sans parler des avantages écologiques, qui ne sont pas l'objet de ce blog, mais qui ne doivent pas être oubliés…

mercredi 18 janvier 2012

Perte du AAA français par S&P

Aucun intérêt, cela fait 6 mois que tout le monde sait que cela va arriver... Mais la dégradation en masse des pays latins fait quand même tâche dans le paysage. Il n'y a plus qu'a attendre une nouvelle intervention de prêts massifs de la BCE, en février, pour que l'euro continue sa descente et que l'inflation commence à faire son oeuvre. Pas vraiment de quoi rêver, mais un début quand même, avec espérons-le un niveau d'inflation sur 2012 à 3% minimum.

Tant qu'à faire, autant dégrader directement toute la zone euro, car c'est elle qui va faire les frais de l'austérité dans son ensemble. D'autant plus que la croissance chinoise ralentit, que les américains restent à quai malgré des tentatives intelligentes de la Fed, et que le Japon est encore en train de se remettre de Fukushima. Quoi de mieux pour 2012 qu'une récession mondiale, accompagnée d'inflation issue du pétrole qui devient de plus en plus cher...

jeudi 5 janvier 2012

Hourra, l'euro s'enfonce !

L'euro a franchi à la baisse le seuil des 1,28 $, la meilleure nouvelle de ce début d'année. Un regain de compétitivité et d'inflation pour limiter les effets de la récession à venir issue de l'austérité et de l'endettement excessif des Etats européens. Finalement, le quantitative easing de la BCE a porté ses fruits, tandis que la dégradation des prévisions européennes continuait de donner un coup de pouce appréciable.

Dans le même temps, les banques espagnoles continuent à faire peur à tout le monde, et les italiennes ont commencé à s'y mettre. La Grèce, dont on n'entend plus parler, ce qui est en soi un mauvais signe, continue à tenter de redresser la barre, en essayant de faire payer les contribuables qui ne payaient jamais, et en baissant les salaires des fonctionnaires. Difficile à faire, mais pas impossible... En fait, c'est plutôt la baisse de l'euro qui sauvera la Grèce, comme tous les autres pays latins.