vendredi 30 décembre 2011

2011 est fini, voilà 2012

Tout se finit donc comme prévu sur cette année 2011, pour une année 2012 qui commence bien :
1. l'Europe entre en récession : Après la Grèce, voici l'Espagne et le Portugal, bientôt l'Italie et la France, et l'Allemagne qui va suivre, sans oublier l'Angleterre
2. Les taux d'intérêts d'emprunt des pays latins restent très élevés, en particulier dans les pays les plus à risque, et l'austérité va contribuer à les garder élevés par son impact négatif sur la croissance
3. les banques continuent à restreindre le crédit pour conserver des fonds propres élevés et aussi se protéger contre la dégradation des dettes publiques (placer à l'argent à la BCE est bien plus agréable)
4. l'euro a bien entamé sa descente (1,3 $) aidé en cela par la BCE qui commence à prendre la mesure des problèmes gigantesques qui se profilent à l'horizon. La solution inflationniste de la dévaluation de l'euro approche doucement.

Donc, en cette année électorale, il devrait y avoir un premier semestre très dur, où l'annonce de la baisse des prévisions sur 2012 contribuera au pessimisme économique, et où l'euro s'effondrera donc encore plus, ce qui contribuera à un deuxième semestre bien plus agréable, sur fond de compétitivité européenne retrouvée, d'inflation soulageant les pays endettés, et de dégonflement des bulles immobilières. La fin de l'année 2012 devrait donc être bien plus rose que celle de l'année 2011, mais il faudra néanmoins s'attendre à un point bas mi-2012, qui obligera la BCE à intervenir massivement pour sauver des pays comme l'Italie, l'Espagne, voire même la France (perte de son AAA), des taux d'intérêts prohibitifs demandés par des investisseurs paniqués. Le FESF, inopérant, sera remisé rapidement après avoir atteint sa limite d'utilité en quelques mois, au vu des besoins de financement des pays latins. En conclusion : "Courage ! Plus que quelques mois d'entêtement idéologique, avant d'accepter la solution monétaire de dévaluation/inflation qui résoudra la crise européenne."

mercredi 21 décembre 2011

L'argent est gratuit !

Et oui, l'argent est gratuit, ou presque (1%) ! Mais pas pour tout le monde, puisqu'il faut être une banque ayant accès à la BCE pour avoir droit à ce cadeau de Noël. Cadeau qui sera d'ailleurs reconduit en février (pour les vacances de neige ?). Puisque l'aubaine est trop forte, c'est presque 500 milliards d'euros qui ont été empruntés à la BCE, qui commence à avoir des problèmes de crédibilité, puisque d'un côté elle conserve des taux d'intérêts directeurs relativement élevés comparé aux autres banques centrales majeures, pour lutter contre l'inflation, tandis que de l'autre côté elle injecte des liquidités énormes dans le système bancaire, liquidités qui pourraient bien être source d'inflation...

Mais le principe de réalité l'oblige à revoir discrètement sa posture théorique germanique, et à accepter que l'inflation est plus du côté de la solution que du problème, en ces temps de crise de la dette publique, de récession en 2012, et d'austérité continue qui ne permet pas de relancer quoi que ce soit. Au final, les pays européens vont bientôt regretter de ne pas avoir un peu d'inflation, pour desserrer l'étau de la dette dans des économies en régression. Ils iront alors demander à la BCE de devenir ce qu'elle doit être, prêteuse en dernier ressort. Mais avant cela, il faut que l'Allemagne prenne peur elle aussi, que son économie s'arrête et sa dette soit mise sous pression par les agences de notation, pour que la décision de laisser tomber l'euro à des valeurs plus réalistes ne soit prise, avec un peu d'inflation à l'appui.

Sur ce, Joyeux Noël et Bonne Année 2012 (si l'on peut dire ça en voyant ce qui nous attend).

samedi 10 décembre 2011

Accord franco-allemand : encore des mots

Quoi de mieux que des mots pour nier la réalité ? L'accord franco-allemand obtenu cette semaine semble parfaitement démontrer la sentence. Comme si un accord sur une règle d'or, de la rigueur budgétaire, des engagements des pays européens, allait régler le problème économique majeur qui s'appelle endettement et récession.

Alors oui, la BCE a commencé à ouvrir les vannes, en permettant aux banques de se financer à 1% pendant un moment, et c'est le minimum que l'on attendait d'elle au vu des difficultés de liquidités du système financier européen, mais elle ne s'est toujours pas décidée à acheter de la dette publique, à enfoncer l'euro, car les Allemands ne veulent pas s'y résoudre par peur de l'inflation. Il devrait donc y avoir donc une détente des taux pour les pays européens en mauvaise posture, mais de courte durée car les banques risquent fort de n'être pas très acheteuses de dette publique européenne, malgré les paroles des politiques.

Tant que l'épargne abondante du système économique actuel n'aura pas été réintroduite de façon pérenne dans la consommation, tant que la surépargne n'aura pas été résolue, il n'y aura aucune façon de se sortir du problème économique autrement que par l'inflation. Car sans rééquilibrage massif entre les économies mondiales et en leur sein, l'impasse va demeurer.