mercredi 15 juin 2011

La Grèce, encore et toujours

Alors que l'Allemagne et la BCE se déchirent pour savoir quelle restructuration adopter, S&P a encore dégradé la Grèce, à la pire note possible, CCC, soit celle juste avant le défaut de paiement. Et pour couronner le tout, les banques françaises les plus exposées à la dette grecque, BNP Paribas, Crédit Agricole et Société Générale ont aussi été menacées de rétrogradation. De quoi faire tomber le CAC aux alentours de 3800 points, pendant que les Grecs manifestent contre l'austérité, à raison.

Les USA sont aussi au coeur des inquiétudes, avec une économie qui ne se remet toujours pas de ses errements d'endettement privé puis public, alimentant ainsi les craintes sur l'économie mondiale en retour. Il serait temps que les pays exportateurs, Chine, Allemagne et Japon en tête, rééquilibrent leur économie vers leur marché intérieur et arrêtent d'épargner de façon délirante, pour remettre à la machine économique mondiale en route. Mais ces pays n'en prennent pas le chemin du tout, ce qui laisse augurer du pire.

L'Espagne aussi continue à faire peur, avec un secteur immobilier qui continue à tomber et une récession en cours, assorti d'un taux de chômage catastrophique. Les nouvelles seraient meilleures si la BCE ne continuait pas sa politique anti-inflationniste extrêmiste, mais elle ne semble pas prête à s'arrêter. Espérons que la baisse du pétrole la fasse changer d'avis en juillet, date à laquelle elle pourrait encore relever ses taux d'intérêts. Affaire à suivre...

samedi 4 juin 2011

La Grèce reçoit 60 milliards contre plus d'austérité

La mascarade continue en Europe, où la Grèce vient de se voir accordée 60 milliards supplémentaires de la part des pays de l'UE, du FMI et des banques européennes (qui devront donc cotiser en conservant leurs dettes grecques dont elles auraient besoin de se débarrasser). Au total, cela fera finalement 170 milliards de dette grecque insolvable, en attendant que la BCE se décide à racheter toute la dette grecque, quand plus personne ne voudra prêter quoi que ce soit à la Grèce. A ce moment-là, l'euro s'effondrera, heureusement d'ailleurs car il s'agit du seul moyen de sauver les pays européens en difficulté.

Autre pays en difficulté, le Portugal s'est engagé dans une cure d'austérité majeure, nécessaire en contrepartie du plan d'aide de 78 milliards d'euros de l'UE et du FMI. Le spectre de la Grèce ne semble pas vraiment les inquiéter pour le moment, mais d'ici quelques mois, après une récession fort sympathique, le cercle vicieux récession/endettement devrait les ramener à la réalité. Ce qui est triste là-dedans n'est pas que le Portugal réitère la formule grecque, mais que l'euro les ait rendus si impuissants, leur enlevant l'arme majeure de la dévaluation monétaire à laquelle ils pouvaient avoir recours il y a encore 10 ans...