dimanche 22 mai 2011

L'Espagne inquiète, la Grèce restructurée

L'Espagne inquiète et est inquiète. Alors que des manifestations de jeunes se déroulent dans toutes les grandes villes espagnoles pour réclamer du travail et des réformes, l'Espagne continue à désespérément ne pas créer d'emploi, 21 % de chômage, même si un signe de croissance molle est apparu : 0,8 % de croissance annuelle en 2011. Pas glorieux, mais mieux que la récession des années précédentes. Mais l'austérité budgétaire qui arrive en Espagne risque d'enfoncer le pays dans cette croissance molle pour longtemps, empêchant le pays de se sortir de la spirale d'endettement qui se prépare.

La Grèce, de son côté, va avoir sa dette restructurée, même si le débat fait encore rage au sein de la BCE, qui a peur de l'effet sur les banques européennes. En effet, une restructuration dure de la dette (une réduction du montant dû par la Grèce, purement et simplement), obligerait les banques à déclarer des pertes abyssales, amenant un krach majeur des banques et donc un assèchement du crédit en Europe. Alors, pour éviter ce scénario, il est proposé de restructurer doucement la dette grecque, en allongeant la maturité et en diminuant le taux d'intérêt.

Mais la réalité est autre : les investisseurs privés ne veulent plus prêter à la Grèce, ou alors à des taux insupportables (plus de 20%/ an à deux ans), il faut donc que les pays européens continuent à prêter à a la Grèce, ce qu'ils n'accepteront qu'avec une restructuration de la dette grecque. Alors on prépare une légère restructuration pour faire plaisir aux pays européens, pour qu'ils paient 60 milliards de plus, en attendant la prochaine étape. Tant que la Grèce sera en récession, le gouvernement ne pourra pas réduire fortement son déficit public, sauf à augmenter encore la récession. Il faudrait donc relancer la croissance grecque plutôt que réduire le déficit grec, ce qu'évidemment les pays européens refusent, mettant la pression sur le gouvernement grec pour qu'il collecte plus d'impôts, diminuant encore la consommation privée du pays, déjà fortement affectée par la récession grecque.

Alors qu'habituellement, un pays dans l'état de la Grèce voit sa monnaie dévaluée, ce qui lui permet de regagner de la compétitivité, et donc de la croissance, tout en important une inflation salutaire pour l'endettement public, la Grèce n'a aujourd'hui plus de monnaie propre, et pas assez de poids dans l'économie européenne. Le problème de la Grèce est donc purement et simplement l'euro...

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