samedi 12 mars 2011

Pacte de compétitivité et FESF

Les Etats membres de l'Euro sont tombés d'accord hier sur 2 mesures bien différentes, dans un donnant-donnant malsain avec l'Allemagne.

La première est l'adoption d'un pacte de compétitivité à l'allemande, une sorte de soumission des autres pays à la doctrine non-coopérative allemande. Elle peut se résumer à la recherche de la modération salariale la plus importante possible, afin de rester compétitif dans les exportations. Ce choix se solde par une consommation intérieure anémique, obligeant encore plus l'économie à se porter sur les exportations. Un cercle vicieux s'installe, que seul un endettement massif des autres pays peut équilibrer. Ce qui est le cas aujourd'hui. Autant dire que l'adoption d'un tel pacte de compétitivité dans l'Europe entière pose un problème insoluble : qui va consommer au final ? Les Américains ? Ils ont les mêmes problèmes d'endettement que l'Europe. Les BRIC ? Ils sont encore loin d'en être capables, vu leur niveau de développement. Le problème est qu'une telle stratégie de production est impossible à grande échelle...

La deuxième mesure est l'augmentation de la taille du FESF, qui peut maintenant mobiliser 440 milliards (et bientôt 500) au lieu de 250 auparavant. De plus, les dettes des Etats de la zone euro pourront être achetées à leur émission primaire par le FESF, ce qui augure d'une atteinte rapide de son nouveau plafond. Finalement, ceci est une très bonne mesure pour ralentir quelque peu le dérapage de la dette publique des Etats européens, et y impliquer largement l'Allemagne. Même si le Portugal l'a encore refusé hier, il devrait très rapidement y faire appel et permettre de diminuer la pression sur les taux d'intérêt.

L'Allemagne, très réticente sur cette augmentation du FESF, a donc échangé son accord sur le FESF contre le "Pacte pour l'euro", formule déguisée du pacte de compétitivité. Le résultat est néanmoins en faveur des autres pays européens, car la mise en oeuvre du pacte n'est pas obligatoire, alors que l'augmentation de taille du FESF sera pratiquement inéluctable. Mais que ne faut-il pas faire pour repousser un krach qui s'annonce inévitable sans changement majeur de stratégie de la BCE ?

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