mardi 29 mars 2011

Le Portugal, la Grèce et la notation

La dégradation de la note des dettes publiques grecques et portugaises continue, avec raison, malgré les véhémentes protestations européennes. Il faut dire que l'atmosphère est morose, et les taux d'intérêt explosifs : plus de 15 % pour la Grèce, et plus de 7,5 % pour le Portugal, tout cela conjugué à une prévision de croissance pour ces deux pays au mieux quasi-nulle, au pire négative.

S&P a donc dégradé aujourd'hui la note de la Grèce et du Portugal, et annonce déjà qu'elle le fera encore sous peu, comme l'indique le terme "surveillance négative". Le plus étonnant est cependant une partie de l'argumentaire, basée sur le MES, remplaçant plus volumineux du FESF, qui pourra exiger une restructuration des dettes publiques avant de secourir les Etats en difficulté, et est donc perçu comme un risque supplémentaire de la part de S&P. Analyse intéressante car elle met en avant l'effet pervers du MES lié à la peur de la restructuration des dettes, résultant en une augmentation des taux d'intérêts des Etats et donc une pression accrue.

Mais tout cela n'est rien comparé à la décision qui approche, celle de la BCE la semaine prochaine. Il n'y a presque plus de doutes, la BCE va remonter son taux d'intérêt directeur pour contrer l'inflation, et handicaper la difficile reprise économique en Europe (hors Allemagne). M. Trichet va donc donner un signal très mauvais au monde, celui d'une inflexibilité sur l'inflation, alors qu'elle est la seule solution. Mais il sera bien temps de laisser filer l'euro et accepter l'hyperinflation quand l'Espagne, l'Italie et la France seront sous pression à leur tour.

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