lundi 22 novembre 2010

L'Irlande se fait aider, le Portugal et l'Espagne suivent

L'Irlande va donc recevoir une aide financière du FESF et du FMI. Le montant oscillerait entre 50 et 90 milliards d'euros, soit une somme très importante au regard du PIB irlandais. Cette aide est la bienvenue pour détendre les taux d'intérêts des obligations irlandaises, mais pose la question de la réaction en chaîne vis-à-vis des autres pays en difficulté budgétaire, en premier lieu le Portugal et l'Espagne.

Le Portugal, dont les taux d'intérêt sont de 6,5 % actuellement, y aurait intérêt, puisque l'aide apportée sera à un taux d'intérêt bien inférieur. Au vu de ses besoins de financement en 2011, presque 20 milliards au premier semestre 2011, cette issue semble inéluctable, comme pour l'Espagne. Le Portugal a pour l'instant une dette équivalente à 82 % de son PIB et un déficit supérieur à 7 %, et avec des réformes drastiques en cours, ce n'est pas avec une récession que les choses iront en s'améliorant. Il faut donc s'attendre à ce que le Portugal soit lui aussi aidé début 2011...

L'Espagne dit évidemment ne pas avoir besoin d'aide, tout comme le Portugal, mais avec presque 10 % de déficit en 2010, et sûrement plus de 8 % en 2011, cela semble difficile à croire. Pourtant, l'Espagne n'est qu'à 65 % de dette publique, soit un niveau relativement faible comparé aux autres pays européens en difficulté (et on peut y mettre la France et l'Italie). Mais le problème espagnol est plus du côté de l'endettement privé, où l'explosion de la bulle immobilière a causé beaucoup de dégâts sur la solvabilité des ménages et fait exploser le chômage...

En conclusion, le problème européen s'aggrave, et il ne reste plus qu'à attendre son extension aux autres pays latins pour que la BCE entre en jeu, et commence à monétiser la dette de l'Europe, afin d'enfin faire plonger l'euro à des niveaux plus acceptables. Voilà où nous aura mené le protectionnisme monétaire des pays en voie de développement, refusant de laisser leurs monnaies s'apprécier pour rééquilibrer l'économie mondiale, ainsi que l'idéologie strictement anti-inflationniste des banques centrales des pays développés.

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