vendredi 19 novembre 2010

Bernanke et Roubini

Nouriel Roubini et Ben Bernanke ont donné leurs opinions ces derniers jours, opinions en concordance avec ce blog. L'auraient-ils lu ? La probabilité est plus que faible, mais il est utile de résumer leurs propos et de souligner la correspondance entre ceux-ci et le message de ce blog.

Nouriel Roubini a parfaitement résumé la situation en France, guère plus brillante que l'Irlande ou la Grèce. L'Irlande, d'ailleurs, a donc finalement admis ses discussions avec le FESF et le FMI afin de trouver un financement complémentaire pour soulager les taux d'intérêts élevés qu'elle doit payer en ce moment. L'aveu a soulagé les marchés mais jusqu'à quand ? Le plus intéressant dans le discours de Nouriel Roubini a été d'analyser la situation politique de la France de façon judicieuse : "Sarkozy est arrivé au pouvoir en disant 'je vais faire beaucoup de réformes'. Il ne l'a pas fait. Maintenant il est affaibli, il pourrait perdre les élections, et par conséquent il retarde la rigueur et les réformes." Voilà pourquoi les réformes auront lieu après la présidentielle 2012, s'il en est encore temps.

Ben Bernanke, de son côté, a appuyé sur le point dur de l'économie mondiale : la manipulation des monnaies des pays émergents. Les pays émergents ont beau jeu de manipuler leur monnaie pour la garder artificiellement basse, afin de soutenir leurs exportations et donc leur croissance. La question qu'il pose est la bonne : "pourquoi les autorités de nombreux pays émergents ont-ils empêché l’appréciation de leurs devises à des niveaux plus adaptés à leurs fondamentaux économiques ?" La réponse est simple, mais n'est pas du tout adaptée à l'idéologie libérale d'un marché oeuvrant libéré des contraintes politiques. L'exemple est frappant, car cette manipulation des monnaies, et en premier lieu, de la Chine, répond à un besoin interne égoïste, alors qu'il mène au krach suivant des dettes publiques, et donc à l'hyperinflation par l'utilisation de la planche à billets. Mais ceci est une extrapolation à moyen terme, que Ben Bernanke n'a bien évidemment pas prononcée.

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