vendredi 5 novembre 2010

La Fed monétise (encore)

M. Bernanke est un économiste pragmatique, et c'est ce qui fait sa force. Il n'a pas hésité à continuer sa politique de 'quantitative easing' (qu'il faut comprendre comme faire tourner la planche à billets) pour éviter le risque de déflation et de stagnation économique qui guettent l'Amérique. Même si 600 milliards est un chiffre assez faible au regard de la dette astronomique des Etats-Unis, il est suffisamment significatif pour faire passer le message voulu : entre le sacrifice du dollar ou de l'économie américaine, c'est le dollar qui sera choisi.

Cette position est très sensée, puisque le dollar ne survivrait de toute façon pas à une récession économique et une déflation aux Etats-Unis. Autant donc le faire couler, puisqu'il apportera avec lui l'inflation si attendue qui permettra à l'Amérique de se sortir de cette montagne de dettes qu'elle ne pourra jamais rembourser.

Le plus étonnant est que la BCE ne suive pas le mouvement, mais cela ne saurait tarder avec les problèmes économiques que devraient vivre les Etats latins fortement endettés. La solution pour l'Europe serait donc d'entrer dans la course à la dévaluation avec les Etats-Unis, mettant ainsi sous pression le yen et le yuan, et obligeant la Chine et le Japon à prendre leurs responsabilités monétaires, et à positionner leurs monnaies comme des monnaies internationales fortes. Mais cela ne fait pas encore les affaires de la Chine, qui aimerait attendre de se reposer réellement sur sa consommation intérieure pour soutenir sa croissance. Le jour où le gouvernement chinois entérinera l'idée qu'une monnaie forte peut être un facteur important de soutien de se demande intérieure, et non seulement une conséquence, ce mouvement pourra avoir lieu. Espérons qu'il arrive vite, car là se trouve la solution aux désordres économiques qui entretiennent le déséquilibre mondial.

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