mercredi 19 octobre 2011

Les choses sérieuses commencent

Le premier coup de semonce sérieux vient d'être tiré par Moody's, et il concerne la dette de la France. Finalement, la France s'est fait rattrapée sur la gestion de son déficit, les élections présidentielles 2012, les perspectives de croissance anémique, son absence de réformes, etc. Rien de concret pourtant, juste une attention accrue sur la perspective de la note de la dette française. Une façon de préparer doucement les marchés à la fin de la note AAA de la France, ce qui serait tout à fait justifié au vu des fondamentaux français.

L'implication de la France dans la dégradation des pays latins est la dernière pierre à l'édifice, celle qui sépare les pays consommateurs plus que producteurs, ceux qui n'ont pas fait les efforts budgétaires, contre les autres, plus disciplinés, plus compétitifs, qui ont beau jeu de critiquer ceux à qui ils vendent leurs produits. Espérons qu'avec cet édifice équilibrant la zone euro entre pays latins emportés par la crise de la dette et pays anglo-saxons qui les suivent de plus loin, la BCE saura prendre parti, en faveur d'une dévaluation compétitive de l'euro, porteuse d'inflation et de croissance, les seules vraies solutions à l'endettement européen.

Dans le même temps, la pression s'accentue sur l'Espagne, qui continue sa descente dans la qualité de sa dette (2 crans de moins pour Moody's), et qui va bientôt se retrouver avec des taux d'intérêt insoutenables... La Grèce, encore en grève, n'arrive pas à redresser son économie, en chute libre, et pas plus à collecter les impôts. A part taxer chaque grec d'un montant forfaitaire, il ne reste plus grand-chose à faire. Une sorte de TVA sans la consommation, puisque la consommation se fait au noir. Et l'Italie, toujours aussi intéressante, continue d'étonner avec 24 banques (!) dégradées par S&P, du fait d'une économie en sur place (0,5-0,7 % de croissance) et une dette énorme (120% du PIB). Bref, l'euro a encore besoin de descendre : à quand la parité euro/dollar ?

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