dimanche 16 octobre 2011

Le FESF se renforce, le FMI aimerait bien aussi

Après un marathon législatif pour renforcer le FESF, qui s'est achevé positivement cette semaine en Slovaquie, et va donc permettre l'aide à la Grèce, il est question d'augmenter à nouveau ses moyens, puisque la BCE refuse de continuer ses interventions non conventionnelles, c'est-à-dire le rachat de la dette grecque sur les marchés. Et si la BCE ne veut plus le faire, il ne reste que le FESF.

Les idées fusent autour d'une augmentation de la taille du FESF, sans repasser par la case législative, longue, complexe, et sûrement vouée à l'échec au vu des réticences de certains pays européens. Celle qui a tenu les experts éveillés est l'utilisation de la dette pour démultiplier les capacités du FESF, un effet de levier dans le jargon financier, qui a un prix élevé, le risque de tout perdre pour les Etats contributeurs si le résultat attendu n'intervient pas. Mais l'avantage est important si cela fonctionne, c'est-à-dire la préservation des notes des Etats européens comme la France, et une capacité d'intervention plus adéquate pour le FESF quand l'Espagne et l'Italie vont avoir besoin de lui (1500-2000 milliards serait une bonne cible, contre 440 aujourd'hui). Reste à trouver la forme, mais l'idée est intéressante au final, même si elle risque d'augmenter encore plus l'interdépendance des Etats européens...

Pendant ce temps, le FMI aimerait également se renforcer, en récupérant 350 milliards de capital, mais le côté politique ne permet pas d'assurer que cela se fera à court terme, les émergents voulant une participation accrue (ce qui semble normal au vu de leurs poids économiques respectifs). Cependant, l'idée est bonne, car l'extension de l'incendie de la dette en Europe pourrait bien nécessiter plus de ressources de la part du FMI que ne veulent bien le laisser entendre les optimistes.

Et pour finir, le jeu de la dégradation des notes continue, avec l'Espagne, qui reste dans le collimateur des agences de notation, même si les raisons de la dégradation font sourire (pas assez d'austérité, puis trop d'austérité). Décidément, être un Etat latin qui soutient la consommation n'est vraiment pas gratifiant en ce moment. Mais le pire reste à venir, surtout avec une récession européenne qui se profile à l'horizon en 2012, du fait des cures d'austérité engagées un peu partout, et même en Allemagne où le retour à l'équilibre budgétaire est proche, non seulement par la croissance, mais aussi par la maîtrise des dépenses.

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