dimanche 24 juillet 2011

158 milliards : le montant du nouvel EuroMillions

Ou plutôt l'Euromilliards. Et c'est la Grèce qui a touché le gros lot ! Un record d'aide pour la Grèce donc, afin de lui donner de quoi respirer quelque temps sans faire paniquer les marchés, et en plus en faisant contribuer les banques privées (au choix, 60% de leur mise, soit des provisions colossales, ou des emprunts grecs à 30 ans, que l'inflation viendra effacer sans douleur comptable, donc le deuxième choix).

Mais ce qui est vraiment intéressant, c'est que maintenant le FESF va pouvoir venir jouer sur les marchés des dettes publiques européennes ! En primaire, secondaire, tertiaire, etc. Autrement dit, le Portugal, l'Irlande et l'Espagne, mais aussi l'Italie, vont pouvoir solliciter le FESF dès que la tension sur leurs taux d'emprunt se fera trop importante. Il ne reste plus qu'à doter le FESF de capacités de l'ordre de 1500 milliards, et nous aurons une sorte de méga-fonds européen de la dette, puisqu'il aura racheté les dettes douteuses des pays périphériques en les échangeant contre les dettes moins douteuses des autres pays européens. Des voix s'élevaient pour demander des eurobonds (obligations européennes): il y aura mieux, un eurofonds, un junk fund qui détiendra toutes les dettes publiques dangereuses dont le système bancaire privé ne voudra plus. Aux USA, ils ont la Fed pour se faire, en Europe nous aurons le FESF. Une autre méthode, moins directe, de monétisation de la dette publique, mais qui devrait avoir pour effet salutaire d'intégrer tous les pays européens aux problèmes de leurs voisins latins. Et donc l'euro dans sa globalité sera corrélé aux problèmes de dette publique, amenant une belle dévaluation lorsque le point de non-retour sera atteint.

Il est maintenant possible de passer des vacances d'été relativement sereines, puisque la Grèce a été sauvée pour quelques mois, et que le Portugal et l'Irlande ne devrait refaire parler d'eux qu'en fin d'année, quand leurs déficits et récession seront annoncés. Mais pour entretenir un peu le suspense jusqu'au mois d'août, Obama et ses amis républicains vont continuer à se fâcher jusqu'à la dernière heure, avant de finir par s'entendre sur le plafond de la dette américaine.

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