samedi 8 janvier 2011

2011 l'année charnière

En ce début d'année 2011, plusieurs nouvelles intéressantes sont apparues, la principale étant le coming out de la Chine par rapport aux dettes publiques européennes. La Chine n'a en effet aucun intérêt à voir l'Europe s'enfoncer dans une crise majeure de dette publique, car cela se traduirait par un effondrement de la monnaie européenne synonyme de perte importante de compétitivité pour les entreprises chinoises exportant en Europe. La stratégie de protectionnisme monétaire de la Chine serait donc mise à rude épreuve par rapport aux entreprises européennes. Pour essayer de retarder cet effondrement de l'euro, une solution peu chère est d'acheter une partie des dettes de pays européens les plus en difficulté, afin de diminuer les tensions du marché sur la zone euro dans son ensemble. La Chine va donc acheter de la dette grecque, portugaise, irlandaise, espagnole, puis bientôt française et italienne, afin de ne pas précipiter la crise. Non pas que cela change la destinée de cette crise, mais cela permettra de la repousser légèrement, donnant un peu plus de temps à la Chine de se rééquilibrer vers plus de consommation intérieure.

Les autres nouvelles récentes intéressantes sont celles de l'Italie dont les ménages s'endettent inexorablement avec un taux d'activité toujours plus faible, le Portugal qui paie pour 500 millions d'euros de dette souveraine un taux d'intérêt énorme, de presque 3,7 %, les besoins grecs qui continuent à augmenter et bien sûr le devenir de l'Espagne, qui bat des records de chômage.

De tout cela, une seule chose compte vraiment, et rend l'année 2011 charnière : la reprise de la croissance économique sera-t-elle suffisante en Europe pour permettre une diminution significative des déficits publics ? La réponse est plutôt pessimiste, même si des ressources inattendues peuvent apparaître avec une hausse des impôts qui ne grèverait peut-être pas la reprise économique. 2011 sera donc l'année de la croisée des chemins : l'échec de la réduction des déficits ou bien la réussite d'une croissance économique résorbant les déficits.

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