dimanche 21 juin 2009

Introduction (suite)

Expliquons un peu plus la crise récente des subprimes, car elle est le précurseur du krach économique qui va suivre.

Deux conceptions de la croissance par l'endettement se sont opposées dans les années passées. La première, basée sur l'Etat, est la conception latine, où les déficits publics récurrents permettaient, sous couvert de keynésianisme soit-disant conjoncturel mais en fait structurel, de créer la base d'une croissance de la consommation entraînant une croissance du PIB. L'Etat dépensait toujours plus pour permettre, par sa politique de redistribution et de maintien d'un quota élevé de fonctionnaires, la consommation nécessaire à la croissance de l'économie.

La deuxième conception, anglo-saxonne, s'est, elle, concentrée sur les individus, par le refus politique d'un Etat trop fort et étendu. Au lieu de se baser sur l'endettement public, il a donc été fait appel à l'endettement privé. Avantage de la solution : une dette répartie entre des millions d'acteurs privés, basée sur leur richesse actuelle ou future, que le marché devait correctement évaluer et donc contrôler. Inutile de dire que les dérapages publics constants des pays latins entraînaient la réprobation et le courroux de ceux qui avaient des budgets sains, les pays anglo-saxons.

Malheureusement, le marché n'étant pas un outil parfait, et les individus ayant des capacités d'endettement limitées, même en vendant leur maison, la crise des subprimes est apparue. Sans refaire l'histoire détaillée de cette crise, un seul point doit nous heurter : elle est apparue aux Etats-Unis juste après un relèvement agressif des taux d'intérêts directeurs par la Fed (en 2 ans, de juin 2004 à juin 2006, le taux d'intérêt a été remonté de 1,25 % à 5,25 %). Les dettes ont commencé à devenir difficiles à rembourser, et comme les prix de l'immobilier arrêtaient de monter, un refinancement devenait impossible. La crise des subprimes est alors apparue, et les gouvernements des pays anglo-saxons, pour sauver leur système bancaire, ont transformé l'endettement privé en endettement public (par des plans de soutien à la consommation, de garantie des dettes, d'investissement dans les banques, etc).

Maintenant que l'endettement public a gagné sur l'endettement privé, que les latins ont gagné contre les anglo-saxons, même si ce n'est que provisoirement, il est temps de s'intéresser à la suite, le krach de la dette publique. A bientôt...

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