samedi 11 février 2012

Oui à la sortie de l'euro... de l'Allemagne

Le débat sur la sortie de la Grèce de la zone euro s'apparente à un faux débat : le signal envoyé aux marchés financiers serait désastreux, mais surtout l'impact psychologique sur l'absence de solidarité des pays européens porterait certainement un coup fatal à l'idée d'intégration économique européenne. Non, s'il fallait qu'un pays sorte de la zone euro, que ce ne soit pas le plus faible, mais le plus fort.

L'Allemagne serait donc la meilleure cible des arguments de sortie de la zone euro, avec à la clé des avantages non négligeables. Le premier et plus important serait une diminution rapide de l'euro, puisque l'euro libéré de l'économie allemande pourrait se retrouver à des niveaux bas, compétitifs, tandis que le mark se retrouverait une monnaie forte, équilibrant la vigueur de l'économie allemande par un taux de change défavorable. En réalité, il ne faut pas se mentir : l'Allemagne a profité d'une dévaluation compétitive déguisée avec l'euro, ce qui lui a permis pendant les années 2000 de se réformer et de retrouver de la compétitivité. Mais personne en Allemagne ne veut véritablement admettre que sans l'euro qui maintient artificiellement bas leur monnaie, l'Allemagne n'aurait pas réussi aussi bien. Car admettre ce fait, c'est admettre l'intérêt d'une dévaluation pour relancer une économie non compétitive, et donc l'intérêt de faire de même pour l'euro à l'heure actuelle...
Un autre avantage non négligeable serait une bien plus grande communauté d'intérêts entre les pays de la zone euro, puisque presque tous ayant les mêmes défis d'endettement et d'austérité, les décisions politiques et monétaires (BCE) seraient beaucoup plus rapides et efficaces. Enfin, dernier avantage non négligeable, au vu du différentiel de taux de change entre Allemagne et pays de la zone euro, les producteurs de la zone euro ne subiraient plus une telle pression de compétitivité avec leurs homologues allemands...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire