dimanche 19 juillet 2009

Bonne ou mauvaise inflation

Nous entrons maintenant dans une analyse de la normativité de l'inflation, qui qualifie alternativement l'inflation de 'bonne' ou de 'mauvaise' selon les référentiels considérés. Depuis longtemps, les économistes considèrent l'inflation négativement, et s'accordent pour la combattre vigoureusement. Le seul moment économique où elle devient acceptable est en période de crise économique, où elle est perçue comme un moindre mal que la baisse de la production. Habituellement pourtant, entre inflation et production, le choix se porte plutôt vers l'inflation, avec des hausses de taux d'intérêt directeurs dans le but de la contenir.

Les économistes semblent donc travailler, de façon consciente, avec deux référentiels normatifs distincts, le premier où le 'bon' est la croissance de la production, le 'mauvais' la baisse de la production, et le deuxième où le 'bon' est la maîtrise des prix, le 'mauvais' l'inflation. La préférence donnée à l'un ou l'autre référentiel explique presque tous les choix économiques majeurs des banques centrales. Néanmoins, en général, l'un et l'autre sont mélangés, selon le mot d'ordre suivant : croissance de la production avec stabilité des prix.

Malheureusement, l'un et l'autre se révèlent relativement antinomiques, comme nous le verrons par la suite. Il faut donc sacrifier en partie l'un à l'autre, croissance de la production ou stabilité des prix. En cherchant à concilier les deux, il faut soit sacrifier une partie de croissance possible de la production, soit accepter un peu plus d'inflation. Historiquement, les presque quarante dernières années ont été marquées par le premier choix : une maîtrise de l'inflation au prix d'une faible croissance. Pourtant, les Trente Glorieuses furent celles du choix inverse, la croissance au prix de l'inflation, avec un succès économique certain... Nous reviendrons sur ce revirement de choix économique.

L'inflation peut donc selon les référentiels être considérée normativement comme mauvaise, ou moins mauvaise. Elle sera presque toujours combattue, ou au mieux tolérée mais seulement en temps de crise économique majeure. La distinction entre inflation de production ou monétaire aura là toute son importance pour analyser un peu plus profondément cette idée de normativité de l'inflation, et comprendre comment elle peut être utile. Mais ce sera pour la prochaine fois...

A bientôt,

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